


La bataille de la boucle de Klin révèle en effet qu'au début de décembre, le sort de l'aile gauche du G.A Centre tint souvent à un fil.
5 heures du matin 5 décembre 1941 un déluge de fer et de feu s'abat sur les positions allemandes de la boucle de Klin, les régiments Soviétiques se ruent dans les positions avancées de la 36e division et de sa voisine la 14e, entre Rogatchevo et la bordure sud du bassin de la Volga. Un bataillon de skieurs et 12 T-34 percèrent les lignes de la 36e D.I et continuèrent leur route vers l'Ouest.
Le 7 décembre, à midi, 48h plus tard, les unités Soviétiques atteignent le P.C du général Schaal, à Bol. Chtchapovo, à 6 km au nord-est de Klin.
c'est de haute lutte que l'état major parvient à contenir les Soviétiques , 1 détachement de D.C.A et 2 groupes de mitrailleuses verouillent l'accès au nord pour un moment .
Le soir arrive Successivement, de l'avant ou le front est rompu, une compagnie de la 14e division, qui prend directement ses positions autour de l'état major, Puis arrive le Colonel Westhofen et son état major, et après minuit, le gros du 2e Bataillon du 1er Tirailleurs, qui a quitté Bely Rast.
Le lendemain matin, les Soviétiques attaquent l'état major avec des blindés qui percent au nord en venant de Selkhino. 2 régiments d'infanterie, soutenus par une puissante artillerie, dépassent Chtchapovo dans la direction du sud-ouest. Brusquement, sur leur flanc gauche, un petit Kampfgruppen composé de détachements de la 1er PzD et des blindés de la 7e PzD commandé par le colonel Westhofen attaque les Soviétiques sont surpris par cette attaque de flanc ayant subis de lourdes pertes ils battent en retraite et l'état major peut à sont tour gagner Klin.Une nouvelle catastrophique attend le général Schaal dès son arrivée cahotique à Klin. Les Soviétiques ont réussi à percer en profondeur à la jonction des 36e et 14e D.I . De fortes unités s'engouffrent dans la brèche béante, dépassent Klin par le nord, coupe la voie de ravitaillement du corps et se retournent contre Klin par Yamouga. Le 3e Groupe blindé ne dispose plus que d'une route, qui, elle aussi, est sérieusement menacée. Si l'ennemi la bloque, c'est la catastrophe pour tout le Corps blindé. Il faudrait que les hommes, abandonnant tous leurs véhicules et toutes leurs armes lourdes, regagent, à pied, les lignes allemandes. Le 8 décembre, à midi, le péril devient imminent. Les Soviétiques prennent Spas Saulok, puis Yamouga, à 8 km au nord de Klin.
La 1er PzD de Thuringe et la 2e PzD de Vienne, qui, avec la 3e PzD de Berlin alors sous les ordres de Guderian, avaient été les unités de base de l'armée blindée allemande, constituent le dernier espoir du général Schaal. Il faut qu'elles rétablissent la situation. Il faut qu'elles libèrent la route dont l'importance est vitale, puisqu'elle doit permettre de gagner une nouvelle ligne de résistance, la position LAMA. Le 7 décembre au matin, la 1er PzD se trouve encore, avec le gros du corps, dans la position - clé de Nikolskoïe, sur la route Rogatchevo-Moscou. Le général Reinhardt la rappelle et la jette sur Klin. Le 8 décembre au soir, le Groupement du colonel Kopp tient fermement ce noeud routier indispensable au reflux des unités motorisées.
Le 37e bataillon du génie blindé enlève Maidanovo , juste au nord de la ville, et s'y installe solidement. Toujours au nord, on renforce sans interruption les défenses improvisées pour tenir bon jusqu'à l'arrivée des unités de la 1er PzD. Le général de brigade Siry prend le commandement de ce secteur du front.
Encouragés par la retraite allemande, excités à la vue des routes que les Allemands doivent utiliser pour reculer, stimulés par les ordres de leurs chefs, les Soviétiques combattent avec un acharnement et une exaspération extrêmes. De plus, grâce aux skis, à la masse de leurs fantassins et à leur emploi de véhicules légers, sans compter le soutient des T-34, le terrain leur est parfaitement favorable. Les lourdes unités motorisées allemandes ne peuvent se mouvoir que sur les routes dans cette région boisée, dépourvue de chemins. Quant au combat, c'est de plus en plus un corps à corps, ou la collaboration des armes, autrefois si efficace dans l'armée allemande, ne peut plus jouer, et ou la supériorité des Soviétiques est le plus souvent incontestable.
Le groupement blindé avec la 1er PzD, la 5e PzD et la 2e PzD parviendront tant bien que mal et au prix de lourdes pertes et plus de réserves à contenir les Soviétiques et maintenir ouverte la route de Klin et permettre ainsi le passage de 4 divisions rapides et plusieurs unités d'infanteries qui battent en retraite et évitent ainsi l'anéantissement .Il reste maintenant au groupement blindé à décrocher sans trop de dégâts. Le général Schaal conçut un plan audacieux, il s'agissait de multiplier les contre-attaques pour obliger les Soviétiques à contrer les coups.
Le commandant du 25e régiment blindé, le colonel Hauser, devait prendre la direction de l'ensemble des blindés disponibles de sa division la 7e PzD plus ceux du Corps Blindé, et même au groupe blindé ; cela ferait plus ou moins 55 chars .Puis ferait irruption vers l'est de Klin hors de la position de verrouillage, il devait bousculer les états-majors Soviétiques établis entre Yamouga, Spas, Saulok et Birevo, détruire leurs communications, incendier les localités occupées par l'ennemi, attaquer l'artillerie Soviétique par l'arrière et la mettre hors de combat, enfin, profitant de la confusion, regagner les lignes de défense allemandes.
Le 9 décembre, pendant la nuit, la division reçut l'ordre de remettre la défense de Klin aux mains du général Krüger, qui la prit en charge jusqu'au 14 décembre. On était arrivé à l'heurre H de l'opération Hauser.
Tout est prêt. On a rassemblé les derniers chars des 1er et 7e PzD, 1 compagnie blindée de la 2e PzD et environ 25 Panzers de la 5e PzD. Mais au moment de lancer l'opération l'aile droite Soviétique perce le front du 4e groupe blindé, près de la 23e division d'infanterie. La 1er Armée de choc du général Kousnezov attaque et menace d'encercler Klin par le sud. Il est clair que les 1er et 30e Armées Soviétiques veulent se rejoindre à l'ouest de Klin pour encercler la totalité du 3e groupe blindé et tout ce qui subsiste de forces opérationnelles allemandes dans tout le secteur.
Alerte !! Il faut contre-attaquer pour essayer de rétablir la situation déjà fortement compromise, la pilule est amère pour les Allemands, le général Schaal doit alors lancer le groupe de combat Hauser destiner au raid sur les positions Soviétiques vers le sud pour intercepter les avants gardes Soviétiques.
Le 12 décembre, à la 1er heure le groupe de combat Hauser se met en marche vers le sud-est. Une dépression barométrique a fait remonter le thermomètre à - 2 °. Le soleil hivernal et les chenilles des blindés ont transformé la route en patinoir. Le groupe de combat réussira toutefois à intercepter les Soviétiques et à les stoppés laisant le passage aux unités encore sur se secteur du front menacé et libérant les unités encerclées et ramenant le tout dans le secteur que verrouille le 3e groupe blindé.
3 unités défendent entre-temps la ville de Klin elle-même, ou s'accumulent des milliers de blessés, malgré des transports continus d'évacuation. Au début, on avait rassemblé à la hâte des troupes diverses, pionniers, sapeurs, spécialiste des routes, quelques détachements de canons antiaériens et antichars, 3 canons d'assaut, les "" rampants "" de l'aviation et les compagnies ouvrières, avec des chars réparés, le tout sous le commandement du colonel Kopp et du lieutenant - colonel Knopf. Les jours suivants, on leur adjoignit tout le reste. Les 25 tambours de la fanfare du 25e régiment blindé partirent comme fantassins sous le commandement de leur chef de musique pour défendre la lisière nord de la ville. Puis les groupements Westhofen, von Wietersheim et Gaspar furent jetés pêle-mêle sur les fronts nord-ouest et nord-est. L'artillerie Soviétique tirait sur la ville en flammes.
Le 13 décembre, avec l'accord de Hitler, l'ordre est donné d'évacuer les positions à l'est de Klin. Une seule route demeure disponible, celle qui traverse Klin.
Depuis la nuit du 13 décembre, l'est de la ville est défendu par la 14e D.I, renforcée par des groupements de la 2e PzD et le groupe du colonel Hauser. A la 1er blindée incombe la tâche de protéger non seulement le nord de Klin, mais la grand-route d'évacuation de l'ouest que menace au nord de furieuses attaques Soviétiques. Elles doit plusieurs fois rétablir le trafic interrompu pour assurer le transport de milliers de blessés et du matériel lourd. Pendant ces batailles, l'évacuation se poursuit et s'achève le 14 décembre à midi. Mais pendant que les troupes combattantes luttent jusqu'à épuisement de leurs dernières forces, la retraite des services de l'arrière et des unités dispersées devient une véritable tragédie.
Témoignage du général Schaal sur les évènements et la situation :
"" La discipline commençait à se relâcher. De plus en plus apparaissaient des soldats sans armes, sans chefs, marchant vers l'arrière, tirant un veau au bout d'une corde ou un traîneau chargé de pommes de terre. Tous s'en allaient vers l'ouest. On n'enterrait plus les hommes qu'abattaient les aviateurs Soviétiques. Le train, souvent sans chef lui aussi, donnait le ton sur les routes, tandis que les combattants de toutes armes, y compris ceux de la D.C.A., luttaient à l'avant jusqu'au bout de leurs forces. Dès qu'ils n'étaient plus fermement menés, les hommes prenaient tous la fuite vers l'arrière. Le train, jusqu'alors habitué à aller de l'avant pour soutenir l'attaque, était en proie à la psychose de la panique. Sans ravitaillement, gelé, la lête vide, tous les conducteurs battaient en retraite, avec les blessés qui ne pouvaient plus être soignés sur le front, avec les équipages des véhicules qui ne voulaient plus attendre sur la route pendant les embouteillages et qui gagnaient à pied la localité la plus proche. L'heure la plus sombre du Corps blindé avait sonné. ""
Comment une telle armée disciplinée avait - elle pu se liquéfiée de la sorte ?
Il est facile de répondre à la question. La Wehrmacht ignorait tout des lois et des méthodes qui régissent une retraite. Pour le soldat allemand, un recul n'était pas une tactique voulue par lui, mais une fatalité que lui imposait l'ennemi.
Dans la Reichswehr de la Première Guerre mondiale, reculer était interdit. Avec mépris, on assurait qu'on ne s'exerce pas à battre en retraite, car une troupe n'y apprend qu'à fuir.
Plus tard, après 1936, toute manoeuvres de résistance élastique fut rayée des programmes de formation militaire. Attaquer et tenir sur place étaient les deux seules tactiques qu'on enseignait au soldat allemand. En ce qui concernait l'art de battre en retraite, la Wehrmacht était entrée en guerre sans aucune préparation. La sanction fut sévère et l'addition fut lourde. Pour la 1er fois, à Klin "" l'invincible "" Wehrmacht en fit l'amère expérience . Mais là n'est pas la cause principale de la crise allemande à l'Est , mais la puissante attaque Soviétique et la surprise qu'elle provocat chez les Allemands croyants les Soviétiques sans réserves.
Le 14 décembre, à 13h, un sous-lieutenant Russe porteur d'un drapeau blanc se présenta au capitaine Hingst, qui commandait la 8e compagnie du 3e régiment blindé et tenait la bordure sud-est de la ville avec des unités du 2e tirailleurs, groupe Hauser. Il présentait une note signée du colonel Youkhvine "" La situation des défenseurs est sans issue "", écrivait-il. C'était la 1er offre de capitulation présentée sur le Front de l'Est par l'intermédiaire d'un parlementaire.
Le capitaine Hingst traita le Russe avec politesse et après avoir consulté le colonel Hauser, lui remit à 14h la réponse suivante : "" Le colonel Youkhvine se trompe. La situation des défenseurs n'est nullement sans issue. ""
Entre - temps, le décrochement du 56e Corps blindé s'était poursuivi suivant le plan fixé. A 16h 30, la 1er PzD envoya son bataillon de motocyclistes assurer la sécurité et la liberté de circulation sur la route de l'ouest. Le 15 décembre, toutes les unités restantes ( 60% seulement ) avaient atteint les positions de repli de la 2e PzD à Nekrassino. Le colonel Hauser évacua la partie sud de la ville, en retirant ses forces dans la partie ouest, au-delà de la Sestra. Une fois le dernier char passé, il fit sauter le pont. L'état-major et le groupement du 53e d'infanterie ainsi que la compagnie Veiel de la 2e PzD tinrent encore dans Klin en flammes jusqu'à 21h. Puis l'arrière garde prit elle aussi le chemin de l'ouest. Les Soviétiques prirent la ville à 22h, ainsi fut brisé la pince nord de l'encerclement de Moscou.
La STAVKA se tourna maintenant vers Toula ou la pince de l'encerclement sud manaçait de très près la Capitale Russe.
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