
Pour entrer dans le nord de la Grèce , les Allemands doivent franchir le massif des Rhodopes , ou seuls quelques cols et quelques vallées permettent le passage d'une armée. 2 routes permettent une invasion : une à l'ouest de Kyoustendil , le long de la frontière bulgaro - yougoslave ; la seconde à travers la vallée du Strouma , vers le sud. Les routes montagneuses très escarpées , avec de nombreux lacets ne peuvent accueillir le passage des véhicules les plus gros jusqu'à ce que les troupes du génie les élargissent. Seuls l'infanterie et les animaux peuvent avancer autrement qu'en empruntant les routes. Les fortifications grecques le long de la frontière avec la Bulgarie sont très bien adaptées à ce terrain difficile , et un système de défense couvre les quelques routes existantes.
Le long de la frontière avec la Yougoslavie , se dresse une autre chaîne montagneuse avec seulement 2 défilés permettant le passage de troupes : un allant de Monastir à Floriana , le second le long du Vardar. En dehors de ces défilés , les Allemands seraient contraints de franchir de nombreuses montagnes barrant l'accès vers l'intérieur du pays. Plus à l'ouest , se dressent les monts du Pinde , s'étirant depuis l'Albanie jusque loin dans le territoire grec , alors que l'Olympe et la chaîne des Thermopyles obsturent la partie est de la péninsule.
Enfin , les montagnes du Péloponèse entravent la tenue d'opérations militaires dans les régions sud de la Grèce. En plus de cette topographie , les troupes devraient faire face à des régions peu habitées , à des ressources en eaux limitées , et à un climat peu clément avec de fortes températures.
2- Statégie et disposition des troupes alliées .
Le terrain montagneux de Grèce semble être fait pour la défense tant les hautes chaînes des Rhodopes , de l'Epire , du Pinde ou du mont Olympe offrent de possibilités pour arrêter l'ennemi. Cependant , le défenseur doit posséder suffisamment d'appui aérien pour éviter que les défilés ne deviennent des pièges pour ses troupes. De plus , s'il parait aisé de repousser un envahisseur s'engouffrant depuis l'Albanie , la partie nord - est du pays est plus difficile à défendre contre une attaque venue du nord.
Malgré l'évidence croissante du passage du Danube par les troupes allemandes en Bulgarie au début du printemps 1941 , les forces grecques et du Commonwealth sont cependant incapables d'établir un front cohérent à cause de désaccords entre leurs commandements respectifs.
Les Grecs souhaitent se battre sur la Ligne Metaxas , une ligne de fortifications construite dans les années 1930 le long de la frontière gréco - bulgare. Ils espèrent ainsi tirer avantage de la difficulté naturelle du terrain et des fortifications mises en place , et protéger ainsi le port stratégique de Thessalonique. Cependant ils sous - estime le fait que les troupes et l'équipement disponibles ne sont vraiment adaptés que pour une résistance symbolique et que la Ligne Metaxas est vulnérable à une attaque sur le flanc , menée depuis la vallée du Vardar et rendue possible si la neutralité de la Yougoslavie était violée. Obsédée par sa rivalité avec la Bulgarie , et confiant en ses bonnes relations avec les Yougoslaves , la Grèce laisse sa frontière avec la Yougoslavie largement dégarnie.
Après les rencontres de mars 1941 à Athènes , les Britanniques pensent qu'eux et les Grecs doivent immédiatement commencer à occuper la Ligne Aliakmon , qui s'étend de la ville d'Edessa en direction du sud - est jusqu'au delta du Vardar. L'avantage de cette position est qu'elle nécessite moins de forces et qu'elle offre davantage de temps pour préparer les positions défensives. Néanmoins , cela implique également d'abandonner presque tout le nord de la Grèce , ce qui parait inacceptable aux yeux des Grecs à la fois pour des raisons politiques mais aussi psychologiques. De plus , le flanc gauche de cette ligne est susceptible de subir les attaques allemandes depuis la vallée de Monastir en Yougoslavie. Papàgos préfère , dans un premier temps , attendre la réponse du gouvernement Yougoslave quant à ses intentions , et propose de continuer à occuper la ligne Metaxas et de ne pas retirer ses troupes d'Albanie. Papàgos espère tirer avantage du terrain difficile et des fortifications mises en place , et ainsi protéger Thessalonique qui est un port stratégique.
Bien que les Britanniques réalisent pleinement à quel point la frontière grecque est faiblement défendue , ils laissent cependant les Grecs agir à leur guise. Dill accepte les plans de la Ligne Metaxas et l'accord est ratifié par le gouvernement britannique le 7 mars. Les Britanniques ne déplacent toutefois pas leurs troupes au nord , sur la ligne Metaxas , car Wilson considère que ses troupes sont trop peu nombreuses pour tenir un front si étendu. A la place , il dispose ses hommes , comme prévu , le long de la Ligne Aliakmon , dans un souci de garder le contact avec la 1er armée grecque située en Albanie , et de mieux contrer l'accès des Allemands au centre de la Grèce.
Le 28 mars , les forces grecques des 12e et 20e divisions d'infanterie positionnées en Macédoine centrale sont placées sous le commandement du général Wilson qui établit son quartier général au nord - ouest de Larissa. Les Néo - Zélandais prennent position au nord du mont Olympe et les Australiens bloquent la vallée de l'Aliakmon jusqu'aux monts Vermion. La RAF continue à opérer depuis les terrains d'aviation situées dans le centre et le sud du pays. Les troupes britanniques sont presque toutes motorisées mais leur équipement est fait pour le désert et non pour les routes montagneuses de Grèce. Ils manquent de tanks et de batteries anti-aériennes. De plus , les lignes de communications à travers la Méditerranée sont très vulnérables , même si la Navy domine la Mer Egée. Les problèmes logistiques sont aggravés par la disponibilité limitée en navires et par la faible capacité d'accueil des ports grecs. Enfin , la 5e armée Yougoslave doit assurer la défense de sa frontière sud - est , entre Kriva Palanka et la frontière grecque. Mais au moment ou les Allemands s'apprêtent à attaquer , les troupes yougoslaves ne sont pas complètement mobilisées et manquent d'armes et d'équipement moderne.
3- Stratégie des troupes allemandes .
Le plan d'attaque allemand est influencé par l'expérience de la bataille de France. Il repose sur l'hypothèse qu'après le conflit italo - grec , les Grecs manquent d'hommes pour défendre leurs frontières avec la Yougoslavie et la Bulgarie. Engager les divisions blindées directement vers les points les plus faibles de la défense devrait apporter la liberté de manoeuvre nécessaire pour s'enfoncer loin dans le territoire ennemi , davantage qu'en envoyant d'abord l'infanterie pour forcer l'accès aux défilés. Après avoir percé le système défensif du sud de la Yougoslavie , la ligne Metaxas se retrouverait débordée par les troupes allemandes entrant en Grèce depuis la Yougoslavie. La prise de Monastir et de la vallée de l'Axios se révèle essentielle dans la réalisation d'une telle stratégie.
Le coup d'Etat en Yougoslavie apporte des changements soudains dans les plans allemands. La directive no 25 , reçue par le quartier général le matin de 28 mars , ordonne à la 12e armée de se regrouper de telle manière qu'une force constituée presque uniquement d'unités mobiles soit disponible pour attaquer Belgrade via Nis. Au soir du 5 avril toutes les troupes prévues pour l'invasion de la Yougoslavie et de la Grèce sont prêtes à passer à l'action.
Le 6 avril à 5h30 , l'ambassadeur allemand à Athènes , le prince Erbach , remet une note au Premier ministre Alexandros Korizis. L'Allemagne annonce que la Grèce a violé la neutralité à laquelle elle était tenue et que par conséquent , les troupes allemandes sont entrées en territoire grec. L'armée allemande envahit ainsi le nord de la Grèce et lance simultanément une offensive contre la Yougoslavie.
TOTENKOPF984, Posté le dimanche 23 mars 2014 13:53
Pas facile dans un pays facile à la défense .